Musée du Ponant / 21 décembre 2021/ v2 / 1474 caractères.
2- La place aux veaux.
La place aux veaux, dans un coin distinct et ombragé, était incluse dans la place aux vaches. Elle s’en est trouvée séparée en 1866, par le percement de la route départementale allant à Plouarzel.
Saint-Renan, chef-lieu de canton, voyait affluer toutes les communes environnantes, et aussi de bien plus loin. Une fermière de Plouzané décrit son arrivée en 1930 : « Le veau avec ses quatre pattes amarrées ensemble gît au fond de la charrette sur un lit de paille, tout près de mon panier d'osier chargé des livres de beurre salé à ma marque personnelle représentée par des épis de blé. Un autre panier contient les œufs des derniers jours.» Tous ces produits seront vendus sous les halles.
Débarqué de la charrette, le petit veau est attaché sur la place et prêt pour la vente de 11 heures, après le traditionnel roulement de tambour du garde-champêtre.
La vente d'une bête sur le foirail ne manque pas généralement de pittoresque. La première approche est l'examen visuel de la bête puis la discussion s'engage sur le prix. On parle beaucoup, on se tape dans les mains, on se quitte de quelques pas, puis on revient à la charge ; la discussion est vive, animée et se termine soit par un refus total, soit par un accord : dernier claquement de mains et le marquage du veau. Le paiement se fera après avoir bu une rasade dans l'auberge la plus proche.
Et c'est ainsi qu'en raison de l'importante fréquentation, Saint-Renan a possédé un nombre impressionnant d’auberges. Le samedi beaucoup de rez-de-chaussée de maisons de Saint-Renan étaient transformés en bistrot et restaurant, on y servait surtout un ragoût excellent et des tripes, du café avec du pain et du beurre.
Des documents de 1834 nous précisent qu'à cette époque il y avait à Saint-Renan 78 auberges pour 179 maisons.