Musée du Ponant / 21 décembre 2021/ v2 / 1533 caractères.
4- Place aux cochons. Place Saint Antoine
Tous les samedis, cette place était caractérisée par les cris suraigus qu’on y entendait, émanant des porcelets de sept ou huit semaines proposés à la vente.
Les petits cochons devant aller à la foire étaient mis dans leur caisse à claire-voie, lavés à l’eau tiède et au savon. La caisse était remplie de paille et recouverte d’une couverture, qui les abritait du froid en hiver et du soleil en été car leur peau rose, recouverte de quelques soies était fragile.
Le tambour du garde-champêtre ouvrait les tractations.
Beaucoup de fermes avaient quelques truies-mères ce qui leur donnait l’occasion de se retrouver souvent sur cette place pour vendre les petits. On y vendait aussi quelques jeunes porcs destinés à l’engraissement et quelques truies pleines. Ces bêtes adultes étaient généralement attachées par une patte arrière à un anneau du mur.
Des paysans s’étaient spécialisés dans le commerce des cochons « trafiquer moc’h ». Le principe de base était simple : acheter quand le cours était bas, revendre quand le cours montait.
Quand le commerce marchait bien il y avait des acheteurs étrangers au département, surtout pour les petits cochons. Leur présence était vite signalée, les vendeurs se glissaient le mot « Gallaoued » : il y a des Français, c’est-à-dire des étrangers au département puisque ne parlant pas breton. Aussitôt tout le monde tenait ferme sur ses prix.
Les acheteurs marquaient les petits cochons avec une craie de couleur, versaient des arrhes et payaient le complément dans l’après-midi.
Le marché fini, beaucoup se hâtaient de regagner leur domicile mais certains, ayant quelque argent en poche, traînaient dans les débits de la place buvant et parlant fort, se disputant quelquefois et dépensant un argent qui eût été plus utile chez eux.
La place aux cochons est devenue place Saint Antoine en 1953.