Musée du Ponant / 21 décembre 2021/ v2 / 1618 caractères.
1 - Place aux chevaux
En 1794, dans son « Voyage dans le Finistère », Jacques Cambry écrit « Saint-Renan abonde en grains, en fourrages; les chevaux y sont forts et vigoureux. »
Ce sont ces marchés à chevaux si florissants dans le passé qui expliquent la place du cheval dans le blason de la ville de Saint-Renan.
En 1910 les haras nationaux de Lamballe avaient implanté à Saint-Renan, un dépôt d’étalons.
Les foires d'été connaissaient une affluence considérable.
Les bêtes étaient rangées par catégories bien distinctes : poulains sous la mère, poulains et surtout pouliches d’un an, de deux ans, ensuite les chevaux adultes et enfin les chevaux de réforme. Pour la plus grande part, c’étaient des juments. Le canton de Saint-Renan avait le plus fort pourcentage de poulinières du Finistère.
Les acheteurs étaient des agriculteurs ayant besoin de compléter leur cheptel mais surtout des maquignons-revendeurs, souvent de Landivisiau, connaissant toutes les ruses du métier, jugeant le vendeur au premier coup d’œil : le jeune fier de lui mais inexpérimenté, l’homme qui avait besoin d’argent et qui devait vendre à
n'importe quel prix et le patron sûr de lui, portant des vêtements de qualité, présentant de belles bêtes, pouvant les ramener à la maison si le prix qu'on lui proposait ne lui plaisait pas.
L’acheteur s’en allait vers une autre bête si sa proposition était estimée insuffisante par le vendeur. Quelquefois un autre acheteur qui avait suivi tous ces débats
sans rien dire, survenait et concluait l’affaire.
Ces scènes se déroulaient dans une grande effervescence avec de grands gestes, beaucoup de paroles très fortes et assez grossières. Les débits de boissons de la place ne désemplissaient pas.
Les foires mensuelles disparaissent en 1967 du fait du déclin de l'élevage des chevaux face à l'arrivée des tracteurs agricoles.
Contrairement aux places aux vaches et aux cochons, en 1953 la place aux chevaux a gardé son nom d’origine.